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Mis à jour le 18/10/2022

Au cours de l’été 2021, la ville de Saint-Martin-d’Hères (Isère) a lancé un appel d’offres pour matérialiser dans l’espace public un de ses six parcours autour de la biodiversité. Notre dossier a été retenu, et nous avons mené ce projet en deux phases : l’élaboration d’une stratégie commune à quatre des six parcours, suivie de son application sur le parcours “Paul Bert-Louis Aragon“. Ce parcours mesure 3,3 km de long et prend place dans le Sud de la ville.

Ligne continue au sol, fresques murales, pochoirs informatifs, nous avons réalisé une prestation complète pour ce parcours qui mêle le ludique au street art !

Le projet de parcours ludique

La municipalité de Saint-Martin-d’Hères crée en 2019 les parcours urbains “En route pour la biodiv’ !“ : six tracés dans la ville qui permettent aux habitants de découvrir, à pied ou à vélo, des lieux d’intérêts pour la faune, la flore et l’environnement.

Les points d’étapes valorisent la biodiversité locale, favorisent l’activité physique et sont établis à proximité des équipements publics municipaux. Pendant deux ans, les parcours “En route pour la Biodiv’ !“ étaient uniquement accessibles depuis un livret papier ainsi que sur le site de la ville.

Soucieuse de matérialiser les parcours dans l’espace public et sensible au concept de ville ludique, Saint-Martin-d’Hères lance en août 2021 un appel à candidatures comportant deux phases :

  • la première consiste à accompagner l’équipe municipale dans une réflexion globale de parcours ludiques et artistiques, afin de définir une stratégie de matérialisation applicable à quatre des six parcours ;
  • la seconde étant la réalisation des préconisations établies en première phase pour un des quatre parcours.

La réflexion

Notre démarche globale s’est développée autour de quatre axes :

  • rendre visible les parcours dans la ville ;
  • pouvoir commencer chaque parcours de n’importe quel endroit ;
  • valoriser la biodiversité locale, les points d’intérêts et les équipements municipaux ;
  • susciter la surprise et la curiosité pour inciter les habitants à suivre les parcours.

L’équipe de Mural Studio a choisi de répondre à cet appel à candidatures en mettant en avant son expérience, son équipe pluridisciplinaire, ses connaissances et compétences techniques. Notre volonté s’est appuyée sur plusieurs objectifs à atteindre en collaboration avec les services municipaux impliqués :

  • environnementaux : faire (re)-découvrir aux habitants les espèces végétales et animales présentes au quotidien dans la ville, ainsi que les points d’eau du territoire accessibles à toutes et tous ;
  • sanitaires : les quatre parcours concernés mesurent en moyenne 2,7 km, sur terrain plat, et ont été définis par la ville selon des critères d’accessibilité. Ils peuvent être aisément réalisés à pied ou à vélo et favorisent l’activité physique. > On note d’ailleurs qu’une subvention de l’Agence Régionale de Santé (ARS) a été allouée spécifiquement à ce projet ;
  • culturels : les parcours sont bordés d’équipements municipaux culturels, sportifs et sociaux (médiathèques, salles de spectacle, gymnases, maisons de quartiers, écoles, etc.) dont nous souhaitions faire connaitre la présence ;
  • urbanistiques : les tracés sont accessibles à toutes et tous, favorisent la (re)-découverte d’espaces urbains parfois méconnus, et offrent de superbes points de vue sur les montagnes qui entourent la commune.
  • éducatifs : les élèves de Bac pro Technicien en Chaudronnerie Industrielle (TCI) du lycée Pablo Neruda de Saint-Martin-d’Hères ont conçus, dans le cadre de leur formation, des poteaux en acier inoxydable pour signaler les points d’étapes de chaque parcours. Ils ont également façonnées des poteaux munis de viseurs pour observer des points d’intérêts de la biodiversité locale : nichoirs, arbre centenaire, etc. Des QR codes sont d’ailleurs apposés sur ces poteaux et renvois à des pages d’informations du site web de la ville, éditées en partenariat avec la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO).

Réalisation des élèves du lycée Pablo Neruda – © Photos : Florent Rocher / DL

La réalisation

La ligne au sol

Pour cela, notre choix s’est porté sur la réalisation d’une ligne au sol quasiment continue : elle matérialise sur les trottoirs de la ville chaque parcours avec une couleur spécifique. Chaque tracé formant une boucle, la ligne peut être démarrée et suivie à partir de n’importe quel point et dans n’importe quel sens. Pour le premier parcours, la couleur choisie a été le bleu.

Ce fil d’Ariane au sol est joueur et agrémenté d’informations et d’éléments ludiques :

  • aux passage piétons, il semble disparaitre sous terre par un trou peint sur le sol pour ressortir de l’autre côté ;
    il s’interrompt devant les entrées privées et reprend quelques mètres plus loin ;
  • une signalétique en pochoir, parallèle au tracé, indique chaque équipement public à proximité et les points de vue sur les massifs montagneux ou les fresques murales réalisées pour ce parcours ;
  • la ligne joue avec l’espace urbain : elle zigzague entre les poteaux, elle contourne les abribus, elle grimpe sur un muret, etc. ;
  • un labyrinthe circulaire prend place devant l’entrée d’une école, le tracé au sol s’arrêtant à son entrée et reprenant à sa sortie.

Traçage de la ligne au sol et des éléments signalétiques et ludiques.

La gestion des obstacles

Les tracés des parcours empruntent la plupart du temps des trottoirs. Par endroits, les parcours se trouvent sur des chemins de terre ou sur des trottoirs trop étroits pour permettre le passage d’une traceuse Airless. Nous avons donc fait face à ces deux problématiques :

  • sur les cheminements en terre, le tracé est matérialisé par des bornes de balisage de la couleur du parcours, plantées dans le sol et espacées de cinq à dix mètres en fonction de la configuration des lieux : le parcours reste ainsi identifiable et visible ;
  • sur les trottoirs trop étroits pour la réalisation de la bande au sol, nous avons appliqués des pochoirs ronds de la couleur du parcours. Le cheminement se poursuit et incite les enfants à sauter d’un rond à l’autre.

Installation des bornes de balisage.

Les fresques murales

Pour valoriser les parcours, créer la surprise, inviter à la rêverie et renforcer leur aspect ludique, nous avons préconisé la réalisation de fresques murales street art le long des tracés.

Notre équipe a identifié avec les services municipaux impliqués trois façades de bâtiments publics sur lesquelles nous avons peint trois fresques de style réaliste sur la thématique de la biodiversité locale :

Un pan de la façade de l’Espace Culturel René Proby (ECRP), qui constitue un point de passage visible et central du quartier. Nous y avons illustré le début du cycle de vie d’un pissenlit.

Fresque murale sur l’Espace Culturel René Proby.

Un double mur d’enceinte extérieure de l’école maternelle Paul Bert représente la fin de ce cycle avec la fleur en pollen, celle sur laquelle nous soufflons pour voir s’envoler ses petits hélicoptères blancs. Une coccinelle y déambule et une ronce commune en fleur y figure également, constituant une transition vers la troisième fresque de ce parcours.

Fresques murales à l’école maternelle Paul Bert.

Cette fleur de ronce poursuit en effet son développement sur le mur des vestiaires du stade Victor Hugo, où un rouge-gorge perché sur une ronce observe fleurs et mûres.

Chaque fresque est accompagnée de calligraphies dynamiques, qui donnent du mouvement à l’ensemble, créent un fil conducteur graphique et évoquent le vent qui souffle sur les pollens de pissenlits.

Fresque murale sur le stade Victor Hugo.

Les points d’observation

Située dans le bassin grenoblois, la commune de Saint-Martin-d’Hères est entourée de trois massifs montagneux. Certains de leurs sommets les plus fameux sont observables depuis les parcours. Pour inviter les utilisateurs à la contemplation de ces panoramas que l’on oublie parfois de regarder, nous avons marqué d’une signalétique spécifique les emplacements de ces points d’observation remarquables.

La ligne s’interrompt pour laisser la place à un pictogramme de montagne, réalisé au pochoir, qui invite à regarder dans la direction voulue. Le nom de chaque sommet ainsi que son altitude sont également indiqués :

  • le Mont Saint-Eynard dans le massif de la Chartreuse ;
  • le Moucherotte sur le plateau du Vercors ;
  • la Grande Lance de Domène dans le massif de Belledonne.

Les matériaux utilisés

La réalisation de l’ensemble des éléments du parcours ludique “Paul Bert-Louis Aragon“ nous a demandé trois semaines de travail sur le terrain. Nous avons confectionné et utilisé une quinzaine de pochoirs différents pour les signalétiques au sol. Nous avons planté soixante-cinq bornes de balisage. Nous avons tracé une ligne bleue sur les trottoirs de la ville, à l’aide d’une traceuse Airless, identique à celles utilisées pour la signalétique routière. Cette ligne bleue de dix centimètres de large est peinte sur la quasi totalité des 3,3 kilomètres du parcours. Et bien sûr nous avons utilisé des bombes de peintures aérosol et de la peinture acrylique pour les fresques murales.

Notre présence et nos travaux ont été très bien accueillis par les habitants et les écoliers, et nous avons pu compter sur une collaboration précieuse avec la municipalité et ses services Santé, Environnement, Culture, Urbanisme, Sport et Communication.

Les articles de presse

Lors de l’inauguration de ce parcours ludique, de nombreuses personnes étaient présentes malgré une météo capricieuse. Le maire de Saint-Martin d’Hères, des élus, des personnels des services municipaux impliqués, des élèves du lycée Pablo Neruda, des habitants et des journalistes avaient fait le déplacement.

> Retrouvez des articles sur Place GreNet / sur le Dauphiné Libéré.

Vidéo sur le projet / © Ville de SMH

Vidéo de l’inauguration / © Ville de SMH

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